Le thème de l’inflation est actuellement le sujet le plus souvent abordé par les personnes qui épargnent pour la retraite et les investisseurs.
L’inflation mesure l’augmentation du coût de la vie, selon la variation du prix d’un panier de biens et de services sur une période de douze mois. Voici quelques exemples de biens et de services que les experts comparent au fil du temps : la nourriture, le logement, les activités des ménages, l’ameublement, les vêtements, le transport, les soins de santé et les soins personnels.
Après des décennies marquées par une inflation moyenne de 2 % par an, 2022 a vu son plus haut niveau depuis 1983, avec une augmentation des prix moyens de 8,1 % au plus fort de l'année 2022. Autrement dit, si vous aviez dépensé une somme de 100 $ pour un panier de biens en 2021, vous auriez payé 108,10 $ pour les mêmes articles en juin 2022. Heureusement, le taux d'inflation a commencé à baisser pour atteindre 6,3 % en décembre 2022.
Pourquoi l’inflation est-elle si élevée?
L’inflation augmente lorsque la demande de biens et de services est supérieure à ce que l’économie peut offrir. Cette année, l’inflation a été soutenue par cinq principaux facteurs :
- En réponse à la pandémie de COVID-19, les gouvernements ont ramené les taux d’intérêt à presque zéro et mis en œuvre des programmes de subvention destinés aux Canadiens. L’intention était de relancer l’économie canadienne après la forte baisse des dépenses des consommateurs et des entreprises; toutefois, la faiblesse des taux d’intérêt et les subventions ont non seulement compensé la baisse, mais ont aussi stimulé les dépenses, augmentant ainsi la demande de biens et services.
- Cette demande amplifiée combiné à l’offre limitée à l’échelle mondiale a entraîné une augmentation générale des prix.
- Les problèmes causés par la pandémie sur les des chaînes d’approvisionnement, la fermeture des usines et des ports, et le manque de main-d’œuvre sur le marché du travail n’ont pas été réglés à temps pour répondre à l’augmentation de la demande de biens et de services. Cela a réduit l’offre totale de biens disponibles dans les magasins et en ligne, ce qui a fait grimper les prix.
- Le faible taux de chômage a incité les employeurs à proposer des salaires plus élevés pour attirer les travailleurs. La hausse des salaires a entraîné une augmentation des dépenses et donc une autre hausse des prix.
- L’invasion de l’Ukraine par la Russie a eu des répercussions négatives sur la production de pétrole, de gaz naturel et de blé de cette région, aggravant la pénurie, ce qui a fait augmenter les prix de ces produits de base.
La bonne nouvelle est que les répercussions économiques de la pandémie ont été minimisées, mais la conjoncture économique qui en a résulté a fait augmenter la demande plus rapidement que l’offre. Lorsque la demande est supérieure à l’offre, les prix augmentent. D’où la situation actuelle.
Pourquoi le marché boursier a-t-il reculé?
Tout comme l'économie, le marché boursier a bénéficié du soutien des pouvoirs publics lié à la pandémie. Les faibles taux d'intérêt ont alimenté l'envie de dépenser, propulsant la demande pour les investissements en actions. À l'époque, les investisseurs ont minimisé le risque, car l'environnement était favorable, et la plupart cherchaient à profiter des rendements positifs. Cependant, lorsque la politique a été réorientée pour freiner les dépenses en introduisant des taux d'intérêt plus élevés et moins de liquidités, la tendance est passée dans l'autre sens, vers des investissements moins risqués comme les liquidités, les obligations et l'or. Les actions ont alors été vendues par vagues, les investisseurs devant s'adapter aux nouveaux risques découlant d'un environnement moins favorable. Si on y ajoute l'incertitude géopolitique liée à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, il est devenu évident que la direction était prise pour une correction majeure du marché.
Que va-t-il se passer?
Les banques centrales ont pour principaux objectifs de maintenir l’emploi à un niveau sain et l’inflation, à un niveau raisonnable. Une façon de réduire l’inflation est d’augmenter les taux d’intérêt. Tout comme la baisse des taux d’intérêt et l’augmentation des dépenses ont poussé les marchés à la hausse au cours des dernières années, l’augmentation des taux d’intérêt et le recul des dépenses devraient faire chuter les marchés jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre soit atteint.
L’augmentation des taux d’intérêt vise à équilibrer l’offre et la demande, afin de réduire la forte d’inflation de l’année dernière.
Uniquement en 2022, la Banque du Canada a augmenté son taux directeur de 4 %. Ceci est considérable si l'on considère que le taux directeur est resté stable à 0,25% en 2021. Il est juste de dire que la lutte contre l'inflation est en cours et nous voyons déjà son impact sur les marchés boursiers, le prix des logements et récemment une diminution du taux d'inflation global.
Il faudra du temps avant que l’inflation atteigne son sommet et revienne à la cible déterminée par les banques centrales, qui se situe entre 1 % et 3 % par année. Il est possible qu’une inflation de 4 % devienne la norme, mais seul le temps nous le dira.
Principaux points à retenir
Bien que beaucoup considèrent la hausse des taux d'intérêt et le fléchissement des rendements des investissements comme une période sombre, celle-ci est nécessaire pour ramener l'économie à des niveaux plus sains et plus contrôlables. Personne ne sait combien de temps cette reprise prendra, mais la patience est la clé de la réussite. Les données historiques démontrent que cette période plus difficile pour les investisseurs devrait se résorber.
Si votre situation financière vous inquiète, parlez à un conseiller financier pour confirmer que vous êtes sur la bonne voie pour atteindre vos objectifs et pour vous assurer que vos placements correspondent à votre tolérance au risque.
Written by:
Chris Walker, VP Group Retirement Solutions
Kevin Sorhaitz, VP Actuarial & Investment Consulting